Piétons et automobilistes : « La responsabilité est partagée »

INFRACTIONS. La Ville et le Service de police de Sherbrooke (SPS), en partenariat avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), ciblent cette année les traverses piétonnières dans le cadre de la 19e opération « Bon pied bon œil ».

Le SPS a lancé cette campagne, lundi le 16 octobre, avec une intervention de sensibilisation à l’intersection du boulevard de Portland et de la rue Wilson, reconnue comme l’une des plus dangereuses à Sherbrooke. Dans les prochains mois, les policiers auront particulièrement à l’œil sept intersections à travers la municipalité.

« À l’aide de nos données récoltées en 2022, on a ciblé sept intersections critiques où le risque d’accident est plus élevé, indique le policier responsable du projet, Ian Auger. Évidemment, on sait que l’intersection du boulevard de Portland et de la rue Wilson a un triste historique en matière d’accidents impliquant des piétons. C’est pourquoi on a décidé de lancer la campagne 2023 à cet endroit. »

La thématique « On se fait signe » vise à rappeler aux piétons et aux automobilistes d’utiliser adéquatement les infrastructures mises à leur disposition. Selon le relationniste du SPS, Benoît Pellerin, la responsabilité à l’approche d’une intersection est partagée.

« L’automobiliste doit être conscient, lorsqu’il approche une traverse piétonnière, qu’il peut y avoir quelqu’un prêt à traverser. De l’autre côté, le piéton doit s’assurer de bien établir le contact avec le conducteur, que ce soit en hochant la tête ou avec un signe de la main. Ce sont des accidents qui peuvent facilement être évités si les deux parties prennent les bonnes initiatives. »

DES RÉSULTATS APPARENTS

Selon les données du SPS, en 2022 seulement, une personne a perdu la vie à une traverse piétonnière et 32 autres ont été blessées, dont une gravement. Une situation troublante selon Ian Auger, mais de « bon augure » lorsqu’on constate que le nombre d’accidents impliquant un piéton a diminué de 50% depuis l’implantation de la campagne Bon pied bon œil, en 2004.

« Évidemment, on vise toujours l’objectif de zéro accident, mais soyons réaliste, ça n’arrivera pas. On veut voir une amélioration constante et on observe des résultats considérables sur le terrain. La campagne a réellement un effet positif sur le comportement des usagers et on souhaite que ça se poursuive encore cette année. »

Certains citoyens vivent quotidiennement cette problématique aux traverses piétonnières. C’est le cas de Line Berard, qui circule quatre fois par jour à l’intersection Portland/Wilson. Elle indique que les policiers doivent être plus proactifs pour assurer la sécurité des piétons.

« Au moins une fois par semaine, même avec les lumières de priorité, je passe près de me faire frapper, assure-t-elle. Ça arrive régulièrement que des policiers surveillent l’intersection, mais j’ai l’impression qu’ils n’y portent pas suffisamment attention. »