« Quand ils ont prononcé son nom, on a figé » : le père d’Alexis Mathieu revient sur une journée mémorable

REPÊCHAGE. C’est avec l’organisation des Ducks d’Anaheim que le Sherbrookois Alexis Mathieu poursuivra son rêve de jouer dans la Ligue nationale de hockey. Présents à Los Angeles pour accompagner leur fils dans cette nouvelle étape de sa carrière, les parents du défenseur ne sont pas près d’oublier cette journée.
« Je te mentirais si je te disais qu’on n’a pas versé une petite larme », raconte en riant le père d’Alexis, Simon Mathieu, au téléphone alors qu’il s’apprête à rentrer à Sherbrooke à partir de l’aéroport de L.A. Les Mathieu avaient profité de l’occasion pour prendre des vacances en famille en Californie, pour ultimement assister au repêchage le week-end dernier.
Alexis étant classé au 130e rang par la centrale de recrutement de la LNH, la fébrilité s’est fait ressentir autour de la quatrième ronde pour le clan Mathieu, qui attendait impatiemment d’entendre une équipe prononcer le nom du défenseur du Drakkar de Baie-Comeau.
Finalement, ce sont les Ducks d’Anaheim qui ont causé une vague de joie pour le jeune homme de 18 ans et ses proches, en le sélectionnant au 136e rang.
« C’est drôle, parce qu’on était en train de féliciter un autre joueur de la LHJMQ quand on a entendu son nom. Immédiatement, on a figé, on s’est retourné vers lui et on a explosé. Ça s’est passé tellement vite. Les Ducks avaient discuté avec lui, mais on a été surpris puisque d’autres équipes avaient semblé lui montrer un plus grand intérêt », souligne Simon Mathieu.
Dans la foule, les émotions se bousculent. Soulagement, fierté, bonheur. Pendant un instant, tout ce que la famille Mathieu a vécu au fil des ans, que ce soit les entraînements matinaux, les doutes, les blessures, semble converger vers ce moment.
Pour le paternel, cet accomplissement signifie simplement le résultat du travail acharné de son fils. « Pour être 100% honnête, ce n’est que très récemment qu’on a réalisé qu’Alexis pouvait peut-être atteindre la LNH. Il n’a jamais été le meilleur de son âge. Mais il a continué. Chaque saison, il devenait meilleur. Il n’a jamais tourné les coins ronds. Ça prouve qu’il y a plus d’un chemin vers le hockey professionnel. »
LE TRAVAIL NE FAIT QUE COMMENCER
Un ancien des Harfangs du Triolet, Alexis Mathieu a fait sa place partout où il est passé. Celle-ci ne lui a jamais été remise sur un plateau d’argent. Repêché par le Drakkar en deuxième ronde, en 2023, le Sherbrookois de 6’4 a prouvé qu’il pouvait être très efficace, surtout dans son territoire et sur le plan physique, lui qui a cumulé 88 minutes de pénalités en 2024-2025.
Sauf que ce n’est que le premier pas dans un long corridor pour Mathieu, qui devra à nouveau prouver qu’il mérite sa place au prochain niveau. En discutant avec le directeur du recrutement des Ducks, Jim Johnson, lui-même un vétéran défenseur de plus de 800 matchs dans le circuit Bettman, Simon Mathieu a retiré une citation marquante. « Il nous a dit : ” S’il a mis 1000 heures de travail pour arriver ici, il en reste 10 000 pour passer à la prochaine étape “. Ça a vraiment raisonné avec nous, mais je pense qu’Alexis a le caractère et la dédication pour y arriver », insiste-t-il.
Le premier test pour le défenseur a commencé ce lundi, alors que les Ducks amorçaient leur camp de développement, d’une durée de trois jours. Mathieu tentera notamment de stopper le premier choix d’Anaheim vendredi dernier, l’attaquant Roger McQueen, ainsi que le troisième choix au total en 2024, l’attaquant Beckett Sennecke.