Québec met le projet de l’école D sur la glace

ÉDUCATION. Nouveau rebondissement dans l’avancement du projet de construction d’une nouvelle école primaire dans le district d’Ascot. Le ministère de l’Éducation suspend les investissements affectés aux travaux. Les élus sherbrookois n’ont pas tardé à réagir. 

Lors d’un point de presse impromptu, la mairesse Évelyne Beaudin et la conseillère Geneviève La Roche ont partagé leur déception face à cette décision. Bien qu’elles disent comprendre que le gouvernement soit confronté à des contraintes budgétaires, elles s’expliquent mal le choix de repousser la réalisation d’un projet qui doit combler des besoins criants.

« De toute évidence, on entre en période de rigueur budgétaire, néanmoins, on ne veut pas que celle-ci affecte les missions essentielles de l’État. Le gouvernement a souvent dit que l’éducation était sa priorité; ça doit transparaître dans chacun de ses gestes » a décrié la mairesse.

Surtout que tout semblait être en place pour procéder au début des travaux au printemps 2025.

Plusieurs écoles du CSSRS sont en surcapacité depuis plusieurs années et malgré les réaménagements et l’ajout de classes modulaires, la situation demeure difficile.

« Nous sommes très déçues d’apprendre cette nouvelle aujourd’hui. Il faut comprendre que l’espace qu’il y a dans les écoles ça a un impact sur la motivation des jeunes de se rendre à l’école et sur leurs apprentissages. Donc ça nous inquiète énormément dans le milieu d’apprendre qu’un projet qui est attendu de longue date soit mis sur la glace », a déclaré Mme Beaudin.

Porteuse du projet depuis son entrée en fonction, la conseillère d’Ascot, Geneviève La Roche ne cachait pas appréhender la réaction des élèves, des citoyens et des acteurs du milieu, qui se sont mobilisés pour élaborer le projet d’école.

« C’est des dizaines voir des centaines d’enfants qui sont déplacés du quartier ici vers l’école Notre-Dame-du-Rosaire depuis des années qui attendaient cette école avec impatience », a fait remarqué cette dernière. Mme La Roche ajoute que d’autres écoles à proximité (Saint-Antoine, Jean-XXIII, Quatre-Vents), auraient profité d’un allègement dans leurs capacités d’accueil avec cette nouvelle installation. Elle déplore que tout le travail fait en amont avec le CSSRS ne se concrétise pas comme prévu. 

« On avait trouvé le bon site, le bonne façon de d’aménager l’école. J’espère sincèrement que le gouvernement va prendre un pas de recul pour réfléchir aux impacts que ça va avoir sur des centaines de familles ».

De son côté, le Centre de service scolaire de la région de Sherbrooke a refusé la demande d’entrevue du Sherbrooke.info se donnant le temps de parler avec «nos directions, nos équipes, notre conseil d’administration et nos partenaires». 

Le CSSRS confirme qu’il recevra le financement pour l’ajout de 15 classes modulaires (10 au primaire et 5 au secondaire) pour la rentrée 2025. «Les détails seront donnés à la fin de janvier, car nous venons d’avoir l’approbation. Dans le contexte actuel, c’est une très bonne nouvelle», peut-on apprendre dans une communication par courriel.

 Dans une missive envoyée à la mairie, on dit espérer que le projet pourra redémarrer dans le cadre du prochain budget gouvernemental (avril 2025 à mars 2026).