Rétro 2024 : la CMQ intervient pour redresser le conseil municipal
RÉTRO2024. La Commission municipale du Québec (CMQ) est intervenue en mars à Sherbrooke dans un but de médiation pour tempérer les fortes tensions autour de la table du conseil municipal.
La CMQ a rencontré tous les élus pendant plusieurs semaines afin de mieux comprendre la synergie au sein du conseil municipal, tant durant les séances que dans les démarches administratives.
C’est à la suite d’une proposition de la conseillère du district de Rock Forest, Annie Godbout, en février, que la CMQ est intervenue à Sherbrooke. Mme Godbout estimait qu’une intervention externe était nécessaire, car » les dossiers étaient difficiles à faire avancer dans un tel climat « . Elle souhaitait que les élus travaillent mieux ensemble.
Les conclusions du rapport ont été rendues publiques quelques mois plus tard, soit le 18 juin, lors du conseil municipal. La CMQ a rapporté plusieurs problématiques, dont un climat de travail difficile, de l’ingérence politique, des séances inefficaces, une absence de délibération et des problèmes concernant les temps de parole.
Tous les éléments et les étapes du processus politique à la Ville de Sherbrooke ont été analysés, en commençant par la gouvernance de la Ville (le conseil municipal, le comité exécutif, les comités et commissions) et le climat de travail (le manque de respect et l’ingérence).
Concernant le climat de travail, la CMQ a pointé plusieurs problématiques liées au manque de respect, telles que des attaques personnelles et des interruptions de parole sans permission. Certains élus et fonctionnaires ont exprimé leur sentiment d’intimidation et leur peur de s’exprimer.
Il a également été mentionné que des fonctionnaires ressentaient que leur crédibilité était minée. Selon la CMQ, des pertes de ressources humaines ont été constatées.
Une ingérence politique
Plusieurs situations d’ingérence ont été relevées par différentes personnes au sein de l’appareil municipal, certains élus « se permettant de modifier et de refaire le travail des fonctionnaires ».
La CMQ a confirmé qu’il existe une incompréhension du rôle des fonctionnaires de la part des élus.
« Les fonctionnaires peuvent conseiller les membres du conseil et transmettre leur point de vue en fonction de leur expertise et de leurs connaissances techniques ou opérationnelles. Cela n’est pas automatiquement de l’ingérence de leur part », indique la présentation.
Des dossiers qui stagnent
Il était également souligné qu’il existe des délais « importants » dans la progression des dossiers, notamment en raison de la microgestion et des allers-retours des dossiers. Certaines personnes ont témoigné de « modifications importantes des sommaires décisionnels, incluant la modification ou la suppression des recommandations des services administratifs ».
La CMQ notait également un manque de confiance mutuelle entre les élus et l’administration, ainsi qu’un travail en silo entre les deux.
Dans ce rapport, la CMQ a également déposé 17 recommandations que les élus ont convenu d’appliquer rapidement. Annie Godbout a notamment proposé la création d’un comité transpartisan, permettant aux élus de discuter en groupe restreint. Ce comité est composé des conseillères Nancy Robichaud, Annie Godbout, Joanie Bellerose et Laure Letarte-Lavoie. Des membres de l’administration y siègent également, dont le directeur général Éric Sévigny, le greffier Éric Martel et la conseillère à la direction générale Prisca Gilbert.