Se mettre dans la peau des grands compositeurs 

ARTS. Jean-Michel Malouf occupe le poste de directeur artistique pour l’Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS) depuis mai dernier, un rôle qui demande à incarner, le temps d’une symphonie, les plus grands compositeurs.

Le nouveau directeur musical a toujours baigné dans l’univers de la musique classique et des symphonies. Sa relation avec ce monde a débuté au secondaire dans une école spécialisée dans cet art, où il découvre son intérêt pour la musique d’ensemble et son attirance pour le métier de directeur artistique.

« À mon école secondaire, nous faisions de l’orchestre d’harmonie avec toutes les familles d’instruments. Notre professeur nous faisait diriger le groupe, chacun à notre tour, pour qu’on ait la perspective d’être sur un podium et comprendre comment ça se passe. Lorsqu’est venu à mon tour de diriger, je me suis rendu compte que ça fonctionnait. J’étais agréablement surpris », raconte Jean-Michel Malouf.

Au début de la vingtaine, après un baccalauréat et une maîtrise en trombone, il poursuit ses études au Conservatoire de musique de Montréal. C’est à cette dernière étape qu’il choisit d’aller vers la direction artistique.

« C’est dans le classique que je trouve le plus mon compte. J’ai été initié à cette musique très jeune, mon père en était un grand amateur. Ça a toujours été mon dada », indique-t-il.

« Entrer dans le cerveau des compositeurs » 

Le métier de chef d’orchestre cache son lot d’aspects à considérer dans la préparation d’un concert.

« Il y a le volet technique, que l’on voit dans un concert, soit le chef qui bat la mesure et qui donne les indications à l’orchestre. Nous établissons un code et des façons de faire connues par tous les musiciens. C’est notre façon de communiquer », explique M. Malouf, qui cumule plus de 20 ans d’expérience dans le milieu de la direction artistique.

Il analyse en profondeur les œuvres que l’orchestre interprétera. « Il faut étudier les techniques de composition et une panoplie de détails pour réussir à entrer dans le cerveau des compositeurs. Cette analyse est nécessaire pour assimiler ce qu’ils voulaient faire avec leurs pièces, pour ensuite le transmettre à l’orchestre », raconte-t-il.

L’OSS présente sa 84e saison cette année, elle rassemble une cinquantaine de musiciens de tous les types d’instruments. Chaque année, elle présente dix productions symphoniques. « C’est un travail de direction artistique qui est assez chargée, mais qui est vraiment un beau défi », conclut Jean-Michel Malouf.