Se relever plus forte que jamais
RÉSILIENCE. Une blessure terrifiante, une réhabilitation difficile et une fin de saison de rêve, voilà ce qu’a vécu la skieuse acrobatique Marion Thénault, l’hiver dernier sur le circuit de la Coupe du monde. Victime d’une sévère chute à l’entraînement, la Sherbrookoise revient sur l’une de ses pires, mais aussi l’une de ses meilleures expériences en carrière.
« Cette saison a été tout de même assez particulière parce que… eh bien je me suis cassé! », amorce la skieuse en souriant. En décembre dernier, une chute de 12 mètres de haut lors d’un saut à l’entraînement a donné une grande frousse à l’athlète qui vient de célébrer son 24e anniversaire, le 9 avril dernier.
Croyant s’être peut-être fracturé le cou, Thénault a été rassurée lorsque les résultats de ses examens ont conclu que les conséquences de l’accident étaient moins graves qu’anticipées. Malgré tout, les séquelles psychologiques l’ont suivie dans les semaines suivantes.
« J’ai trouvé ça extrêmement difficile physiquement, mais surtout mentalement, témoigne la skieuse acrobatique. J’ai eu la chance de ne pas me souvenir de l’incident, mais mon corps lui, s’en souvenait. Je suis arrivé en haut de la piste à l’entraînement et j’avais l’impression que toutes les cellules de mon corps voulaient m’avertir que ce n’était pas une bonne idée. »
SURMONTER SES PEURS
Avec quelques Coupes du monde toujours au calendrier et en bonne position pour terminer avec un excellent résultat au cumulatif, Thénault n’avait d’autre choix de de braver la tempête d’émotions qui l’habitait. « Je ne me sentais vraiment pas prête. C’était la première fois de ma carrière que je n’avais pas le goût d’aller sauter, mais je savais que c’était seulement dans ma tête et je devais me prouver à moi-même que j’étais capable de passer par-dessus ça. »
Elle est donc remontée sur ses skis et a terminé la saison avec brio, notamment avec une médaille d’or à la dernière compétition de la saison, au Kazakhstan.
Cette performance lui a permise de terminer troisième sur le circuit pour une deuxième année consécutive, mais en ayant réalisé une épreuve en moins. « Cette année m’a prouvée que j’étais capable de plus. Revenir après ma blessure, surmonter mes peurs et terminer la saison comme je l’ai fait, c’est ce dont je suis le plus fière depuis le début de ma carrière », exprime la Sherbrookoise.
UN PARCOURS ATYPIQUE
Médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Beijing 2022, la carrière de Marion Thénault aurait pu être complètement différente, elle qui ne connaissait rien du ski acrobatique il y a de ça quelques années.
« Je participais au Camp des recrues RBC en 2017 et un entraîneur de ski m’a approché pour venir essayer le ski acrobatique. Au début j’étais réticente puisque je ne skiais pas, mais il m’a finalement convaincu. »
Aujourd’hui, Marion Thénault repense à ce moment avec nostalgie, elle qui ne sait pas du tout où elle se trouverait si ce n’était de cette journée et des gens qui l’ont supportée dans les dernières années.
« Je me souviens, le matin du camp, j’avais eu une compétition la veille et je n’avais pas l’énergie d’y aller. C’est ma mère qui m’a convaincu de respecter mon engagement à y participer. Quand j’y repense, c’est complètement fou. Il y a tellement de facteurs et de coïncidences qui m’ont amené où j’en suis aujourd’hui et je suis extrêmement reconnaissante de tous ceux et celles qui m’ont accompagnée. »
Même si elle admet avoir les prochains Jeux olympiques déjà en tête, la jeune athlète veut d’abord démontrer l’étendue de son talent sur le circuit international, chose qu’elle compte faire dès la prochaine saison hivernale. « Marion Thénault, championne du monde, je trouve que ça sonne bien! », conclut la Sherbrookoise en riant.