Sherbrooke: une bonification de salaire critiquée par certains conseillers 

REVENUS. La rémunération des élus a créé des remous lors du conseil municipal mardi soir. Certains conseillers municipaux reprochaient à des collègues de vouloir se voter une augmentation de salaire, alors que d’autres trouvaient juste de bonifier la rétribution pour ceux qui exercent des fonctions particulières.

Au total, ce sont six conseillers qui ont voté contre la proposition. Malgré l’opposition, les élus de la Ville de Sherbrooke sont allés de l’avant avec une augmentation de salaire pour certains postes, dont les membres du comité exécutif. Ces derniers auront dorénavant un salaire de plus de 20 500 $, soit 4000 $ supplémentaires.

Pour le conseiller du district de l’Université, Paul Gingues, ces hausses ne sont pas justifiées.

« Je vois du monde piqueter cette semaine, je vois du monde travailler très fort qui n’ont pas d’augmentation s’indigne-t-il. Là, aujourd’hui, qui a décidé de l’augmentation de 25 % du comité exécutif ? Est-ce que ça ressemble au 30 % de l’Assemblée nationale ça ? »

Membre du conseil exécutif, la conseillère du district de Desrenleau, Danielle Berthold, s’est sentie interpellée et a vivement réagi.

« Dans l’ancien mandat au comité exécutif, nos rencontres duraient cinq heures maximum. On m’a demandé ce soir, combien de temps on avait mis sur le budget, si je vous sors le nombre d’heures, vous allez tomber en bas de votre chaise. Depuis ce mandat-ci, la majorité des rencontres prennent en moyenne 8 à 12 heures. Je considère qu’à un moment, tu as beau donner, mais il faut que tu sois rémunéré pour ce que tu donnes. »

Quant à eux, les présidents de comité mettront la main sur 4 331,15 $, alors que le représentant de la Ville à la Table des MRC de l’Estrie recevra un nouveau montant de 6 494,15 $. Également, le responsable du dossier centre-ville ajoutera 6 494,15 $ à son salaire de base. M. Gingues a d’ailleurs critiqué le fait que le conseiller du district du Lac-des-Nations, Raïs Kibonge, allait recevoir une augmentation pour un dossier de son district.

Une firme indépendante pourra se pencher sur le dossier

Les conseillers municipaux ont également voté pour un amendement, proposé par la conseillère du district d’Ascot, Geneviève La Roche, afin que la Ville de Sherbrooke se penche sur l’embauche d’une firme externe qui pourrait analyser « la vision globale » de cette hausse salariale. L’objectif serait d’éviter que les élus doivent se voter une augmentation.

« Je suis à l’aise avec une modification temporaire, mais je trouve important que l’on puisse avoir une vraie vision d’ensemble pour pas que ce soit à nous d’être juge et parti. »