Subvention des vélos à assistance électrique : vers une modification et modulation du programme en 2025

ENVIRONNEMENT.  Sherbrooke veut relancer la subvention pour l’achat de vélos électriques avec des améliorations au programme. La Ville de Sherbrooke prévoit réintroduire la subvention pour l’achat de vélos électriques tout en simplifiant le processus de demande.

Rappelons qu’en août 2023, la Ville avait annoncé une subvention de 100 000 $ pour encourager les Sherbrookois à se procurer un vélo à assistance électrique. Dès l’ouverture des inscriptions en avril, un grand nombre de demandes ont été soumises, ce qui a entraîné une suspension temporaire du programme pour traiter les dossiers déjà reçus. En 2024, les participants pouvaient recevoir un montant fixe de 500 $, avec une bonification de 50 $ pour un achat local et de 150 $ pour les personnes à faible revenu.

Selon la cheffe de section de la mobilité durable intégrée, Anne-Sophie Demers, 179 subventions ont été accordées parmi les 425 demandes reçues. Cela signifie que 246 demandes ont été refusées, dont 77 étaient conformes mais n’ont pas pu être acceptées par manque de financement.

D’après un sondage réalisé par des étudiants de l’Université de Sherbrooke auprès des participants du programme en 2024, 50 % des répondants ont déclaré que le bonus de 50 $ pour les achats locaux avait influencé leur décision.

Changements proposés pour 2025

Mme Demers a souligné la nécessité d’apporter des ajustements au programme.

« Cette année, on propose de faire de l’achat local un critère d’admissibilité. De plus, alors qu’en 2024, seuls les vélos coûtant au moins 1 000 $ étaient subventionnés, on a décidé de supprimer ce seuil minimal tout en introduisant un plafond de 7 000 $, sauf pour les vélos cargo », explique-t-elle.

Un autre changement concerne les personnes à faible revenu, qui pourront déposer une soumission plutôt qu’une facture, comme c’était obligatoire en 2024.

«On a modifié le programme pour mieux accommoder les citoyens à faible revenu. L’un des commentaires récurrents était que certains souhaitaient obtenir une confirmation de la subvention avant d’effectuer l’achat », ajoute Mme Demers.

Il est également proposé de moduler les montants octroyés selon les revenus : une personne à faible revenu pourrait recevoir 40 % du prix d’achat, jusqu’à un maximum de 950 $, tandis que les autres demandeurs pourraient obtenir 20 %, plafonnés à 475 $.

Certains élus, comme le conseiller du district du Golf,  Marc Denault, ont suggéré de réduire le montant maximal par subvention pour aider un plus grand nombre de citoyens.

« La demande est très forte et je me demande si on pourrait pas l’ouvrir à plus de citoyens. Je pense qu’on pourrait en faire plus avec le même montant. Ce serait plus avantageux pour la collectivité », admet Marc Denault en ajoutant qu’il souhaite que cette subvention puisse avoir un impact sur l’abandon d’une deuxième voiture.

Voyant que cette requête était populaire, la mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a déclaré en point de presse qu’elle ne s’opposerait pas à cette modification si elle était adoptée lors du prochain conseil municipal.

Concernant l’objectif principal du programme, qui est de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), certains élus, dont Hélène Dauphinais, demeurent sceptiques quant à son impact réel.

« Est-ce que l’objectif a été atteint ? On me dit qu’il est impossible de mesurer précisément cette donnée, et les estimations suggèrent un impact limité », note la conseillère du district du Pin-Solitaire.

La conseillère Laure Letarte-Lavoie a toutefois mentionné que d’après le sondage, 10 % des participants ont affirmé avoir abandonné leur deuxième voiture en raison de l’achat du vélo à assistance électrique.

Le dossier sera discuté lors du prochain conseil municipal. Le lancement du programme est prévu pour la fin mars.

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