Un film avec des enfants ayant un TSA, « une première mondiale »

PROJET. Plus de 60 élèves avec un diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) de plusieurs écoles de Sherbrooke ont participé à la réalisation du film « Guiby ». Caroline Tanguay, initiatrice du projet et enseignante en éducation spécialisée à l’école Soleil-Levant, a voulu leur montrer l’importance de persévérer pour atteindre ses buts. 

Mme Tanguay travaille depuis 2015 sur l’adaptation à l’écran du premier tome de la bande-dessinée de Sampar, Guiby : une odeur de soufre. Il s’agit d’un livre qu’elle utilisait pour enseigner la matière à ses élèves de l’époque.

Ayant fait affaire avec une équipe de production professionnelle, Mme Tanguay a investi « beaucoup de temps et d’argent » dans les dernières années afin d’arriver au « meilleur résultat ». Le film est actuellement en période de montage.

Ce film raconte l’histoire de Guiby, un superbébé qui décide d’ouvrir la porte de son placard pour confronter la créature qui se retrouve à l’intérieur. Elle prendra la fuite dans le bas-fond de la ville, le petit garçon la suivra et l’entraînera dans un monde peuplé de monstres.

« C’est un défi de taille de réaliser un film avec autant de costumes », raconte Caroline Tanguay, une enseignante en adaptation scolaire avec des élèves vivant avec le trouble du spectre de l’autisme (TSA).

D’anciens élèves de Mme Tanguay et plusieurs autres de différentes écoles primaires et secondaires de Sherbrooke regroupe plus de 60 acteurs dans le projet. Ce film, comprenant en majorité des enfants autistes, est une « première mondiale ».

 « Un long-métrage avec des acteurs à besoins particuliers, ça ne s’est jamais fait », s’exclame l’enseignante qui cumule plus de 25 ans d’expérience.  

Il s’agit du deuxième tournage pour le film, puisque la première version tournée en 2015 est tombée à l’eau pour des raisons personnelles.

« Tant qu’à le refaire une deuxième fois, nous allons refaire en mieux. Par exemple, au lieu de tourner avec des fonds verts, on s’est permis d’aller prendre des images dans de vrais décors comme la mine Capelton, l’ancienne prison Winter et dans une maison privée », indique Mme Tanguay.

Près de 80 000 $ d’investi 

Jusqu’à présent, la dame a investi près de 80 000 $ pour la réalisation du projet et elle estime qu’avec le coût du montage vidéo, celui-ci devrait atteindre les 100 000 $.

Ce projet est entièrement financé par l’argent personnel de Mme Tanguay. Pour le moment, le film compte un seul partenaire financier qui a donné 500 $. Elle est présentement à la recherche de financement et a procédé à des demandes de subventions.

C’est l’action de persévérance qu’elle a tenu à montrer à ses élèves et qui l’a poussée à approfondir le projet.  » Je voulais montrer à ces enfants que lorsqu’on s’embarque dans un projet de cette ampleur, il faut se rendre jusqu’au bout « , ajoute Mme Tanguay.