Un nouveau recueil de poésie pour Mélanie Noël

CULTUREL. Mélanie Noël revisite des « humains croisés entre la vie et la mort » en les « figeant dans l’éternité » dans son nouveau recueil de poésie, Piéger l’éternité qui est sorti dans les librairies de Sherbrooke le 22 novembre dernier.

Mme Noël démontre son amour par l’écriture, et selon elle, c’est encore plus « flagrant » dans ce troisième ouvrage.

Ce recueil de poésie se veut une série d’avis de décès ou d’événements de vie. « Je partais avec cette idée parce que je voulais que l’on n’oublie pas, qu’on se remémore et qu’on garde en nous les gens qui sont disparus », raconte l’autrice.

« J’ai aussi eu envie de faire des avis de naissances, de mariages et de ruptures, comme on pouvait lire dans les journaux il y a très longtemps, puisque tout ça fait partie de la vie », relate-t-elle.

Certaines histoires sont inspirées de rencontres faites durant sa carrière de journaliste à La Tribune. Mélanie a œuvré pour le média pendant 18 ans avant de devenir artiste à temps plein.

« Il y a des gens là-dedans avec qui j’ai fait une entrevue seulement une fois. Ce sont des humains dont je vais me souvenir toute ma vie et que j’ai piégés dans cette éternité », partage-t-elle.

Dans le livre, les individus disparus sont nommés afin de « leur rendre hommage et ne pas les oublier » et ceux qui sont vivants demeurent anonymes. Elle a tout de même demandé la permission aux familles pour la publication de certains prénoms.

« La mort m’habite, mais pas d’une façon négative. Je veux prendre de bonnes décisions qui ont du sens, et ce, en me rappelant que le temps est précieux et que nous ne sommes pas éternels. Dans ce livre, j’essaie de figer dans le temps quelqu’un que j’ai aimé », ajoute l’autrice originaire de Sherbrooke.

Elle fera d’ailleurs un lancement de son recueil le 29 novembre prochain au Siboire Dépôt à Sherbrooke. 

Trouver son X

Avant de se lancer dans le monde de l’écriture et du journalisme, Mélanie Noël était comptable agréée dans son « ancienne vie ». C’est en suivant les traces de son père et par son intérêt pour l’école qu’elle a fait ses études dans ce milieu. Au début, son père croyait peu en la réussite d’une carrière en tant qu’artiste.  

« Quand je lui mentionnais que j’aimerais ça être auteure, il me répondait que c’était un beau loisir. Il voyait mal comment on pouvait gagner sa vie en écrivant », raconte Mme Noël qui rédigeait en « cachette » dès l’âge de 12 ans.

Durant ses six années comme comptable, l’envie d’écrire à temps plein augmentait sans cesse.

À l’époque, elle a envoyé quelques textes à Stéphane Laporte, un auteur, compositeur et réalisateur pour avoir des conseils. Il s’est avéré qu’il a aimé ses textes et lui a offert un contrat de six mois, qu’elle a accepté. 

Durant cette période, elle soumettait parallèlement des idées de chroniques à La Tribune « qui parlait des péripéties de sa vie dans la vingtaine ». L’ancien rédacteur en chef Maurice Cloutier lui propose alors un poste comme journaliste.

« Je trouvais que le journalisme était une bonne manière de gagner ma vie en écrivant, en plus de rencontrer de nouvelles personnes », souligne-t-elle.

Mélanie Noël s’est officiellement lancée dans le monde l’écriture à temps plein en novembre 2022, réalisant en marge quelques contrats comme pigiste et parolière pour des artistes comme Fred Pellerin et Fannie Gaudette, une chanteuse de Sherbrooke.

Piéger l’éternité est son troisième ouvrage après son recueil de poésie Inséparables distances (2022) et son premier roman Debout dans vos absences (2023). 

« Je ne manque pas d’inspiration ni de projets. Je suis vraiment heureuse », conclut-elle.