Un patineur au potentiel inexploré
PATIN-DE-VITESSE. Victime d’une inquiétante blessure l’ayant tenu à l’écart de l’entraînement pour la période estivale, le patineur de vitesse courte piste, Félix Roussel, reprend rapidement ses aises sur la patinoire, lui qui compte déjà plusieurs médailles au relais cette saison. Le principal intéressé est toutefois d’avis qu’il ne fait qu’effleurer son potentiel.
« Je sens que je peux en donner encore plus », partage le Sherbrookois qui a déjà récolté quatre médailles avec l’unifolié au relais, trois d’entre elles en or, mais qui cherche toujours à monter sur le podium pour une première fois en individuel.
Roussel a connu une petite frousse en mai dernier, lui qui s’est blessé au dos à son retour à l’entraînement. Un autre tuile qui tombait sur sa tête, alors qu’il avait dû abandonner les championnats mondiaux après s’être disloqué un coude à l’entraînement, la veille de la compétition.
Le patineur a donc observé ses coéquipiers à l’entraînement pendant près de deux mois cet été, avec le sentiment qu’il serait largement en retard sur ceux-ci à son retour sur la glace.
« Ç’a été plus difficile mentalement que physiquement. Le niveau au Canada est tellement élevé et j’avais peur de n’être plus au même stade que les autres gars et de perdre ma place. Heureusement, j’ai rapidement repris mon rythme et dès ma première course aux championnats canadiens, j’ai réalisé que j’étais dans la « game ».
« LOIN DU MAXIMUM »
Si les compatriotes de Félix Roussel semblent déjà être au sommet de leur sport (il n’y a qu’à penser à William Dandjinou qui connait un début de saison phénoménal), le Sherbrookois affirme qu’il s’attend à voir les résultats s’améliorer de façon exponentielle dans les prochains mois, voire les prochaines années.
Celui qui entame sa troisième année chez les professionnels sent qu’il a rapidement pris sa place dans ce sport extrêmement compétitif. Il pense d’ailleurs déjà au rêve olympique.
« La première saison, j’ai vu ça comme une opportunité de prendre de l’expérience. Je n’avais aucune attente eu niveau des résultats. L’année dernière, j’ai surpassé mes objectifs avec cinq médailles individuelles (dont une en or) et une cinquième place au classement du globe de cristal. Cette saison est particulière à cause de la blessure, mais c’est pour moi une étape de plus vers les Jeux olympiques puisque les résultats vont influencer les sélections. »
Rappelons que le Canada enverra cinq patineurs masculins à Milan en 2026.
D’ici là, Roussel se concentre sur son développement. Lorsqu’il observe sa courbe de progression, il a l’impression qu’un bel avenir se dessine devant lui.
« Je n’ai jamais été le meilleur, ou le plus talentueux. Je me suis développé sur le tard et le fait d’être rendu ici quand je sens que je peux encore devenir plus fort physiquement, ça m’encourage énormément. J’ai l’impression d’être encore loin de mon maximum. »
LA PLUS GRANDE ÉQUIPE DE L’HISTOIRE ?
Il n’y a peut-être que deux épreuves de complétées au calendrier, mais le départ fulgurant des Canadiens laisse croire qu’il pourrait s’agir d’une année record pour l’unifolié dans la discipline.
Le Canada domine complètement la compétition au classement général du Globe de cristal par équipes de l’ISU, avec 14 médailles, soit neuf d’or, deux d’argent et trois de bronze. Leurs 3106 points les placent aisément devant la Corée du Sud (2578) et les Pays-Bas (2145).
S’il admet que l’histoire du Canada en patinage de vitesse courte piste est particulièrement éclatante, Félix Roussel croit que quelque chose de spécial est en train de se passer cette année.
« C’est débile !, lance le patineur. L’an dernier on a eu une super belle saison, mais cette année est encore plus impressionnante. Évidemment, il est encore tôt, mais nos résultats sont vraiment encourageants et je pense que ça fait peur aux autres équipes », ajoute Roussel en riant.
Ce dernier mentionne que son coéquipier, le flamboyant William Dandjinou, garde les pieds sur terre malgré des performances hors du commun lors des deux premières étapes présentées à Montréal. En effet, le Sherbrookois d’origine a déjà sept médailles à son cou, dont six d’or, et rien n’indique qui va ralentir le pas.
« Will, c’est un gars hyper travaillant. Ce n’est jamais une surprise de voir gagner. On le voit à tous les jours s’entraîner et je pense que son bon départ va le pousser à en donner encore plus à chaque compétition. »
Roussel, Dandjinou, Jordan Pierre-Gilles, Kim Boutin et le reste de la délégation canadienne s’apprêtent à retourner en piste après plus d’un mois sans compétition. Ils se sont envolés le weekend dernier vers Pékin pour la troisième étape du Circuit mondial, qui se tiendra du 6 au 8 décembre prochains.