Un petit « shooter » de nicotine?
SENSIBILISATION. Les étudiants du Centre de formation professionnelle 24-Juin ont participé, la semaine dernière, à un atelier « choc » sur le tabagisme, où ils étaient invités à déguster de faux « shooters » à base de nicotine et de produits toxiques.
Pesticides, cyanure, détergent, boules à mites et dissolvant à vernis à ongles, voici ce qui se trouve dans le « Nicotine on the Rocks », un produit coup de cœur du Nico-Bar. Cette une initiative mise sur pied par la Société canadienne du cancer a pour objectif de sensibiliser les jeunes de 18 à 24 ans sur ce qui se trouve dans la cigarette et les produits de vapotage, ainsi que de leur donner de l’information sur leurs effets à long terme.
« On n’essaie pas d’interdire à tout le monde de vapoter, assure la coordonnatrice de la tournée, Camille Meunier. On veut simplement les informer sur ce qu’ils consomment et comment s’aider à arrêter, s’ils le veulent. »
Le concept est simple, les barmaids préparent les boissons devant les étudiants, en y ajoutant un à un les différents produits toxiques composant une cigarette ou une « vape ». Les jeunes sont ensuite appelés à goûter à cet horrible mélange, qui même si les ingrédients sont en fait comestibles, laisse un goût amer en bouche.
« On voulait aller rejoindre les jeunes avec quelque chose qui se rapproche de leur réalité, indique Mme Meunier. C’est pourquoi on a adopté le concept du bar. Ils sont pour la plupart familiers avec ça, et ça permet d’alléger l’atelier, même si c’est un sujet sérieux. »
Toujours selon la coordonnatrice, le projet semble faire effet chez ces jeunes adultes. « Ils sont curieux et posent des questions. Il y en a qui sont vraiment surpris de constater ce qui se trouve dans la vape et la cigarette. Certains sont tellement choqués qu’ils arrêtent sur-le-champ. »
LE VAPOTAGE EN HAUSSE
Selon une étude menée en 2022 par Statistiques Canada, la prévalence du vapotage est en hausse constante dans la province. Près de la moitié des jeunes âgés de 20 à 24 ans ont avoué avoir déjà vapoter et près du tiers chez les 15 à 19 ans.
« Le nombre de fumeurs de cigarettes a beaucoup diminué chez les jeunes. Au contraire, il y en a de plus en plus qui se tourne vers le vapotage. Quand on a lancé le Nico-Bar, on parlait davantage de la cigarette, mais on concentre maintenant nos efforts sur les produits de la vape », explique Camille Meunier.
Les intervenants du Nico-Bar rencontrent actuellement des étudiants en formation professionnelle, puisque selon leurs données, les travailleurs qui occupent des emplois manuels sont en général plus susceptibles de commencer à fumer. Cependant, Mme Meunier et son équipe ne ferment pas la porte à élaborer un projet qui s’adresserait aux jeunes du secondaire.