Une année 2024 occupée pour Moisson Estrie

ALIMENTAIRE. Moisson Estrie a traversé une année très chargée, avec plus de 18 500 dépannages alimentaires nécessaires en 2023-2024. Son directeur général, Christian Bibeau, s’attend à ce que l’année 2025 soit cruciale pour la recherche de solutions durables. Selon les projections, l’organisme prévoit une autre hausse significative de la demande, pouvant atteindre jusqu’à 22 000 dépannages.

« Nous serons vraiment en réflexion pour savoir comment répondre à ces besoins croissants. Dans le budget provincial actuel, il est prévu que les banques alimentaires reçoivent 20 millions de dollars de moins que l’an passé. Cette somme, il faudra la trouver quelque part », explique-t-il, en mentionnant également que des travaux ont été effectués récemment dans l’épicerie et le congélateur afin d’offrir une meilleure expérience.

L’un des principaux défis, selon M. Bibeau, sera de mieux structurer l’approvisionnement, notamment en établissant des partenariats avec des producteurs locaux.

« Que ce soit des producteurs agricoles ou maraîchers, est-ce qu’il y aurait une manière de structurer l’approvisionnement pour garantir une offre suffisante tout au long de l’année ? Et est-ce qu’on pourrait injecter ces fonds dans l’économie locale ? », s’interroge-t-il.

Il estime que Moisson Estrie aura besoin d’un soutien supplémentaire dans la prochaine année pour concrétiser ces idées. Il appelle à une réflexion approfondie sur des solutions durables, estimant que les inégalités, notamment en matière d’alimentation, restent préoccupantes.

« Pourquoi n’entend-on pas davantage parler de solutions pour sortir collectivement de cette situation ? On a l’impression que tout ce que nous faisons, c’est réagir à l’urgence, sans réfléchir à des moyens durables de s’en sortir. Ce n’est pas un discours que j’entends souvent de la part des gouvernements. »

Malgré tout, il reste confiant que de nombreuses stratégies pourraient être mises en place pour optimiser l’approvisionnement, ce qui profiterait à Moisson Estrie, à ses partenaires et à d’autres organismes.

« Nous avons besoin d’aller plus loin régionalement. Je m’attends à ce que les réflexions des prochains mois nous permettent de prendre des décisions financières importantes. Il faudra trouver des partenaires. Par exemple, pourrions-nous nous doter d’une infrastructure permettant de conserver des légumes plus longtemps ou en grande quantité, afin de réaliser trois grandes commandes par année, plutôt que de commander toutes les deux semaines ? », explique-t-il. Il souhaite également améliorer la prévisibilité, autant pour Moisson Estrie que pour les autres organismes.

Il cite comme exemple un projet réalisé cette année : l’opération tourtière avec Moisson Granby. Près de 5 000 livres de bœuf haché ont été distribuées à 28 organismes, leur permettant de produire des plats sans avoir à acheter la viande eux-mêmes.

Un temps des Fêtes très chargé

Pendant le temps des Fêtes, les besoins ont été particulièrement criants, souligne M. Bibeau, qui a observé une forte demande les jours d’ouverture.

« Cela a été sans relâche, avec des journées particulièrement occupées le 27 et le 30 décembre. Les gens ont toujours faim. Ce fut un gros temps des Fêtes : nous avons triplé les achats de denrées pour le mois de décembre afin de répondre à la forte croissance de la demande », explique-t-il.