Une maison de répit « unique en Estrie » pour les personnes atteintes d’Alzheimer

SANTÉ. La Société d’Alzheimer de l’Estrie a lancé officiellement sa campagne de financement pour l’aménagement d’une maison de répit destinée aux personnes atteintes de troubles neurocognitifs et à leurs proches aidants, jeudi dernier (13 juin).

L’objectif de la campagne est de récolter un montant de 2,5 millions de dollars pour la création de la Maison Alzheimer Georges-Henri-Rousseau, qui offrira un service de répit avec hébergement de courte durée et qui sera aménagée à proximité des bureaux de la Société d’Alzheimer de l’Estrie, dans l’arrondissement de Fleurimont. 

Au moment d’écrire ces lignes, près de 1,6 million de dollars avaient été amassés. Selon la directrice générale de la Société d’Alzheimer de l’Estrie, Caroline Giguère, le projet devrait voir le jour vers l’hiver 2025. 

UN SERVICE ESSENTIEL

Toujours selon Mme Giguère, la création de cette maison de répit est primordiale pour répondre à la demande grandissante dans la région. Elle explique qu’elle entend régulièrement des témoignages de familles qui s’occupent d’un proche atteint d’Alzheimer et qui sont « à bout de souffle ».

« Pour les proches aidants, c’est une lourde charge à porter. À mesure que la maladie évolue, ça devient extrêmement demandant. Le fait de donner aux familles un moment pour se reposer, que ce soit une nuit ou une semaine, ça peut faire une énorme différence. Les gens me répètent souvent que s’ils pouvaient prendre une pause, il s’agirait d’une épreuve beaucoup plus facile à traverser », précise Mme Giguère, en invitant les gens à participer à la campagne « Donnez pour la pause ». 

Le lancement de la campagne s’est fait chez Sherbrooke Toyota, le partenaire principal de la campagne. Le président de l’entreprise et fils de Georges-Henri Rousseau, Michel Rousseau, tenait à rappeler l’importance de venir en aide à ces familles, lui qui a vécu cette réalité de près.

« C’est toujours difficile de parler de mon père, de mon ami, de mon associé, a témoigné M. Rousseau. Ma mère a donné beaucoup de son temps et de son énergie pour l’épauler tout au long de la maladie, jusqu’à ce qu’il décède en 2002. À un certain moment, elle n’était plus capable et certaines moments ont été extrêmement difficiles, puisque lorsqu’on s’occupe d’une personne depuis si longtemps, les effets sont nombreux sur le reste de ta vie. Le réseau d’amis diminue, la solitude prend beaucoup de place, d’où l’importance une maison de répit », a-t-il complété.

Rappelons qu’actuellement, près de 170 000 personnes vivent avec un trouble neurocognitif au Québec. Si la courbe démographique se maintient, ce sont 360 000 Québécois qui vivront avec la maladie d’ici 2050.

Ceux qui souhaitent participer à la campagne peuvent se rendre sur le site maisonghrousseau.ca