Une voix rassurante prend sa retraite à Sherbrooke

POMPIERS. Devant chacune des situations d’urgence depuis une décennie se trouvait un individu qui se tenait droit pour rassurer la population. Cet homme se nomme, Stéphane Simoneau. Celui-ci a officiellement pris sa retraite le 9 novembre dernier après 10 ans comme directeur et coordonnateur des mesures d’urgence du Service de protection contre les incendies de Sherbrooke (SPCIS).

M. Simoneau part la tête haute et serein. Celui-ci a voulu bien planifier et préparer son départ.

« C’est un sentiment mitigé, ça allait faire 34 ans dans cette grande famille. Ce n’est pas rien quand tu pars, mais en même temps, c’est un processus que j’ai préparé depuis longtemps. En 2016, j’avais présenté un plan de relève du personnel. Pour moi, c’était important parce qu’à l’époque, je trouvais ça dommage que dans la planification de la relève, on était toujours pris de court. »

Avant de passer du côté patronal, M. Simoneau a passé 15 ans dans la direction syndicale et y protégeait les intérêts de ses confrères.

« C’est un petit peu particulier parce que l’emploi que j’ai occupé, je n’aurais jamais voulu faire ça. À l’époque, on avait de gros problèmes d’investissements dans l’équipement. La sécurité des pompiers était pas optimale. J’étais trésorier de l’organisation. J’ai fait beaucoup de démarches avec la direction de l’époque pour améliorer les conditions de travail. Quand on parle conditions, ça n’a rien à voir avec le salaire. »

Il était important pour M. Simoneau de partir avant qu’il ne soit trop tard.

« Dans n’importe quelle direction, d’être en poste plus de 10 ans, je pense que c’est nocif. Ce n’est pas d’une stabilité qu’une organisation a besoin, mais d’une progression dans le temps et de s’avoir s’adapter. Ma perception était qu’il ne fallait pas que je dépasse la décennie. »

Ayant connu plusieurs situations d’urgence, dont la gestion de la crise de la tragédie de Lac-Mégantic, qui est « inoubliable », M. Simoneau se souvient aussi du 31 octobre 2019, alors qu’une inondation, une panne de courant et de très forts vents s’étaient abattus sur la ville. Halloween avait d’ailleurs été annulée cette année-là.

« Une inondation majeure au -centre-ville, je pense qu’il avait près de 24 pieds, un ordre d’évacuation d’environ 2000 personnes, indique-t-il. Il avait eu une panne de courant majeure à la suite à de grands vents. On avait des arbres tombés un peu partout sur le territoire et tout ça est arrivé pendant la sortie scolaire, donc tout le monde voulait aller chercher leurs enfants à l’école évidemment. C’était extrêmement chaotique et extrêmement difficile », se souvient-il en ajoutant le violent incendie de l’usine CVA en mars 2022 parmi les situations difficiles.

En mai 2023, il a reçu le prix d’excellence Paul-Perreault, la plus haute distinction décernée par l’Association des gestionnaires en sécurité incendie et civile du Québec

Constamment dans l’œil du public lors des situations d’urgences et critiques, M. Simoneau assure qu’il aimait être cette personne-ressource qui devait vulgariser ce qui se passait.

« Les gens ont besoin d’être rassurés. C’est correct d’informer les citoyens, mais quelquefois, quand ils sont face à une situation sans mise en contexte exacte, ça les laisse sur leur appétit. J’essayais de prendre beaucoup de place, avec l’aide des médias, pour transporter le message en tentant d’être le plus rassurant possible ».

M. Simoneau ne sait pas encore ce que l’avenir lui réserve. Une chose est sûre : il veut prendre le temps de voyager.