Au coeur du vestiaire du Phoenix: dans l’ombre du DG, le métier de recruteur

ANALYSE. Que ce soit une sélection audacieuse ou un échange fructueux, les fans de hockey ont souvent le réflexe de louanger le travail directeurs généraux. Ce qu’ils oublient souvent, c’est que toute une équipe de recruteurs se cache souvent derrière les décisions de l’organisation.

En 1982, Alain Préfontaine faisait ses premiers dans la LHJMQ avec les Bisons de Granby. Il était à ce moment le seul recruteur de l’équipe, à 24 ans. Aujourd’hui, il est maintenant recruteur en chef avec le Phoenix et compte 34 saisons d’expérience avec sept organisations différentes (Granby, Shawinigan, Lewiston, Québec et Rimouski, de plus qu’avec les Castors et le Phoenix de Sherbrooke).

Amorçant cette année sa huitième saison avec Sherbrooke, le recruteur a toujours la même flamme qu’à ses débuts dans la Ligue junior majeur du Québec. « Pour faire ce métier, ça prend beaucoup de choses, mais la plus importante d’entre elles, c’est la passion du sport, insiste-t-il. Aujourd’hui encore, je voyage parfois 500 kilomètres seul pour aller voir un match. »

DÉNICHER LA PERLE RARE

Contrairement à la Ligue nationale de hockey, les joueurs de la LHJMQ ne passent que quelques saisons au niveau junior. Il devient donc primordial pour l’équipe de recrutement de bien sélectionner lorsqu’arrive le repêchage. Cependant, ce n’est pas toujours chose évidente.

« C’est très difficile d’évaluer des joueurs qui sont en plein développement physique. On essaie d’estimer leur courbe de progression, souvent en les comparant à d’autres joueurs. Il y en a qu’on repêche et qui deviennent rapidement dominant, certains prennent plus de temps et d’autres ont déjà plafonné. C’est pour déterminer ça mon équipe et moi assistons chacun à des centaines de rencontres chaque année. »

Alors que la plupart de vétérans du Phoenix ont plié bagage au cours de l’été, Sherbrooke devra compter sur un alignement beaucoup plus jeune cette saison et potentiellement pour quelques années. Selon Alain Préfontaine, la communication avec la nouvelle équipe de dirigeants devient donc encore plus importante.

« Dès leur arrivée, on a travaillé très fort avec le directeur général Philippe Sauvé et l’entraîneur-chef Gilles Bouchard pour déterminer dans quelle direction ils voulaient mener l’équipe. Deux mots sont revenus souvent dans nos discussions : patin et caractère. C’est maintenant à mon équipe et moi de dénicher ces joueurs », indique Alain Préfontaine.

Le recruteur conclut en affirmant qu’il sera à la recherche d’une chose lorsqu’il évaluera les jeunes joueurs éligibles au repêchage. « On a besoin de talent, insiste-t-il. Du talent à toutes les positions. On pense avoir fait un excellent choix avec Louis-Alex Tremblay cette année, il faudra continuer à faire de même par la suite. »