« On y a cru! » – Gilles Bouchard

HOCKEY. « On y a cru », quatre mots prononcés par l’entraîneur-chef du Phoenix de Sherbrooke, Gilles Bouchard, qui représentent bien le sentiment qu’ont vécu le personnel hockey et les partisans de l’équipe à la fin d’une saison riche en surprises. Au lendemain de la défaite des Oiseaux aux mains des Voltigeurs, dimanche dernier, l’organisation a dressé le bilan d’une saison qui a surpassé les attentes sur plusieurs aspects.

« Je me souviens, en juillet dernier, je venais d’engager Gilles et notre objectif était de construire une culture et de mettre les gens dans un environnement de travail agréable, a partagé le directeur général Philippe Sauvé. Aujourd’hui, je crois qu’on a atteint cet objectif. Je ressens une grande fierté pour mes joueurs. Ce sont de bons kids, travaillants et à l’écoute qui ont accompli beaucoup cette saison. »

UN RÉSULTAT IMPRESSIONNANT

Malgré l’élimination du Phoenix au deuxième tour éliminatoire, plusieurs sourires ont été échangés pendant les déclarations des dirigeants du club. Alors qu’en début de saison, la plupart des amateurs voyaient le Phoenix terminer sa saison dans les bas-fonds du classement de la LHJMQ, Gilles Bouchard avait confiance en son groupe qu’il venait à peine de rencontrer et s’est dit fier d’avoir donné tort aux pessimistes.

« Quand je suis arrivé ici. J’entendais toujours les mêmes commentaires, a commencé le pilote sherbrookois. « Vous arrivez en reconstruction, ça va être difficile, il n’y a pas d’équipe à Sherbrooke ». Moi j’étais content, parce que dans ma tête, je savais que ça n’allait pas se passer comme ça. Je ne connaissais pas les joueurs, mais je savais qu’avec la bonne structure et avec les bonnes habitudes de travail, on pouvait en surprendre plusieurs. »

Bouchard n’est d’ailleurs pas le seul à avoir entendu de telles remarques, puisque les joueurs eux-mêmes ont reçu ce traitement en début d’année. « Je viens d’ici et je me suis fait arrêter souvent quand je portais un chandail du Phoenix pour me faire dire que ça allait être une saison longue et difficile. Honnêtement, je n’y croyais pas tant que ça. Je savais qu’on avait une excellente équipe l’an dernier, mais quand je regardais les joueurs qui arrivaient, j’avais confiance qu’on pouvait bien faire si on était prêt à travailler », a renchéri l’attaquant sherbrookois Maxime Côté, en entrevue après la conférence de presse.

UNE PREMIER PAS DE GÉANT

Avec un nouveau directeur général peu expérimenté en Philippe Sauvé à la barre de l’équipe, qui prenait la charge d’une organisation décimée par le départ de presque tous ses joueurs étoiles, il était difficile de savoir à quoi s’attendre du Phoenix en début de saison. La première décision de Sauvé fut probablement l’une de ses meilleures depuis son arrivée, lorsqu’il a placé Gilles Bouchard derrière son banc. Le directeur gérant s’est d’ailleurs dit entièrement satisfait du rendement du groupe d’entraîneur.

« Gilles a toujours réussi à sortir le meilleur de l’équipe. Je l’ai souvent dit, même si je l’apprécie beaucoup, je n’ai pas engagé un ami, j’ai engagé de la compétence. Je suis extrêmement fier de mon choix, pas uniquement de lui mais de tout le personnel ».

UN ÉTÉ PEU REPOSANT

Questionné sur le processus de reconstruction de l’équipe et sur les priorités du Phoenix pendant la saison morte, Philippe Sauvé a indiqué qu’il avait déjà la main sur le téléphone et un agenda bien rempli pour tenter de trouver des moyens d’améliorer l’équipe.

« La réalité de notre cycle est un peu étrange. On nous répète qu’on est en reconstruction, mais nous avons tout de même quelques joueurs plus vieux qui n’avaient simplement pas beaucoup de millage. C’est à moi de trouver des moyens d’apporter le club vers le niveau supérieur. Je suis d’ailleurs déjà au téléphone pour peut-être avancer au repêchage », a-t-il laissé entendre.

Avec le départ de Jakub Hujer en décembre, un poste de joueur européen est disponible pour seconder le colosse Frantisek Dej. Au moment où vous lirez ces lignes, le DG sera déjà en route afin de trouver un potentiel élément outre-mer. « Je quitte mercredi pour la Finlande. Les Européens sont un moyen important pour permettre aux clubs juniors de s’améliorer. C’est donc la prochaine étape de notre côté. »

Sauvé aura un autre dossier important sur la table prochainement, puisque l’équipe devra faire un choix parmi six de ses éléments pour les trois postes de joueurs de vingt ans. Il s’agit de Samuel St-Hilaire, Hugo Primeau, Charles-Antoine Beauregard, Mathis Fortin, Hugo Marcil et Étienne Tremblay-Mathieu.

RECONNAÎTRE LE TRAVAIL HORS-GLACE

Également présents pour ce bilan de fin de saison, le président du Phoenix, Denis Bourque et le directeur des opérations, Sylvain Poissant, ont tenu à rappeler les efforts déployés par ceux qui agissent dans l’ombre et qui sont rarement reconnus.

« Je dois souligner le travail de tous les membres de l’organisation, les familles de pension mais également tous les bénévoles sans qui il n’y aurait pas de Phoenix de Sherbrooke, a commencé Denis Bourque. Nous allons procéder à notre exercice financier dans les prochaines semaines, mais comme je le répète chaque année, nous ne sommes pas là pour faire de l’argent ».

Mentionnons tout de même que l’organisation a augmenté cette année son nombre d’abonnements de saison vendus à 650, par rapport à 620 en 2022-2023.

« De mon côté j’aimerais qu’on reconnaisse l’implication sociale de notre équipe tout au long de la saison. On a travaillé en collaboration avec plusieurs organismes pour récolter plus de 50 000 $. C’est quelque chose qu’on veut de mettre de l’avant dans les prochaines années et on souhaite que notre équipe continue de rayonner dans la région », a conclu Sylvain Poissant.