De dernier à premier, une histoire de détermination

ATHLÈTES. Quelle semaine qu’à vécu le jeune escrimeur Emanuel Labrador-Rodriguez pendant les Jeux du Québec, à Sherbrooke. Après avoir terminé la dernière édition des Jeux d’hiver de Rivière-du-loup au dernier rang de sa catégorie, le Sherbrookois a impressionné tout le monde en décrochant l’or à peine un an plus tard.

« C’était exceptionnel ! », lance simplement le jeune homme à peine quelques minutes après son dernier duel de la journée. À l’hiver 2023, Emanuel participait pour la première fois aux Jeux du Québec, probablement avec des attentes plus modestes. Au sabre, l’une des sous-disciplines de l’escrime, il avait conclu ces Jeux en dernière position tant en individuel qu’en équipe. Il ne savait toutefois pas qu’un an plus tard, il se retrouverait sur la plus haute marche du podium en plus d’ajouter une médaille d’argent à son cou avec son partenaire, Charles Gagnon.

« Je suis extrêmement fier de moi. J’ai travaillé tellement fort pour y arriver et de terminer la compétition comme ça, c’est juste incroyable », partage le Sherbrookois.

La manière dont il est allé remporter cette médaille d’or est tout aussi impressionnante. Classé parmi le top 5 pour amorcer la compétition, Emanuel se mesurait au meilleur sabreur de sa tranche d’âge au Québec. Tirant de l’arrière au pointage à mi-chemin dans le combat, il a enchaîné les points pour obtenir une victoire désespérée, sous un tonnerre d’applaudissements de son équipe.

« L’escrime, c’est un sport qui est extrêmement mental. Il faut savoir bien gérer ses émotions, s’assurer de rester concentré même quand on est en train de perdre et tirer avantage des opportunités. Je pense qu’Emanuel en a fait la preuve parfaite dans la façon dont il s’est comporté ce matin », explique son entraîneur, Vincent Brazeau.

UN SPORT D’ÉMOTIONS

Dans un sport comme l’escrime où tous les points peuvent être cruciaux, les athlètes sont parfois très émotifs après une touche. Le sabreur n’en fait pas exception, mais il explique que ce n’est pas uniquement pour exprimer une réussite.

« Pour moi et pour les autres aussi j’imagine, l’escrime est un sport très stressant parce que chaque petite erreur peut coûter cher. C’est pour ça qu’à chaque point, je réagis très fort. Ça me permet d’évacuer ce stress », précise-t-il.

Et des émotions, l’équipe d’escrime en entier en a vécu de toutes sortes au travers de ses quatre jours d’activités. Si les escrimeurs souhaitaient se démarquer en allant récupérer quelques médailles, ils ont dépassé leurs attentes en décrochant huit podiums (dont quatre pour Emanuel Labrador-Rodriguez), le plus haut total pour un sport de la délégation estrienne.

« C’était une semaine parfaite, exprime Vincent Brazeau. Dans plusieurs duels, nous n’étions pas favoris, mais les athlètes ont super bien tiré et ont remporté des duels inattendus. Nous n’aurions pas pu demander mieux, surtout ici à la maison. »

L’équipe de M. Brazeau retourne maintenant à l’entraînement en espérant pouvoir transporter ce momentum dans ses prochaines épreuves.