Bernard Pivot, l’âme de l’émission culte «Apostrophes», est décédé lundi à 89 ans

L’animateur Bernard Pivot, qui a reçu pendant 15 ans les plus grands écrivains, intellectuels et personnalités du 20e siècle sur son plateau d’«Apostrophes», est décédé lundi à l’âge de 89 ans, annoncent les médias de l’Hexagone. 

Après «Apostrophes», émission phare diffusée de 1975 à 1990 sur Antenne 2, et sur TV5 dans toute la francophonie, Bernard Pivot avait produit et animé pendant dix ans le magazine «Bouillon de culture», sur la chaîne France 2, jusqu’en 2001.

Bernard Pivot avait aussi fondé en 1985 le mensuel papier «Lire», qu’il dirigera jusqu’en 1993.

Surnommé en France «le roi Lire», il avait aussi pendant toutes ces années été chroniqueur et critique littéraire pour différentes publications et émissions de télévision. 

Il avait aussi créé et animé pendant 20 ans sur France 3, de 1985 à 2005, les «Dicos d’or», championnats de France d’orthographe. Même s’il n’était pas écrivain, Bernard Pivot a été élu au jury de l’Académie Goncourt en 2004 — le premier «non-écrivain» de cette illustre «Société littéraire des Goncourt», qu’il présidera ensuite de 2013 à 2019.

Grand lettré mais communicateur simple et jovial, il avait aussi deux autres grandes passions hormis les livres: le vin — il était après tout Beaujolais — et le football. Il avait d’ailleurs publié lui-même quelques essais là-dessus, dont un «Dictionnaire amoureux du vin» (Plon, 2006). 

Né à Lyon le 5 mai 1935 — il a eu 89 ans dimanche, veille de sa mort —, Bernard Pivot étudie ensuite au Centre de formation des journalistes à Paris. De 1958 jusqu’à «Apostrophes», il est rédacteur au Figaro littéraire, puis chef du service littéraire de ce supplément hebdomadaire du quotidien Le Figaro.

Parmi toutes ces distinctions, en France et à l’étranger, Bernard Pivot avait reçu en 2003 le Prix Samuel-de-Champlain, décerné par l’Institut France-Canada. Deux ans plus tôt, il avait été fait chevalier de l’Ordre national du Québec, «en reconnaissance de sa contribution au rayonnement des écrivains québécois en France».

Le passage de Denise Bombardier sur son plateau en 1990 est d’ailleurs devenu légendaire. La journaliste et écrivaine québécoise avait vertement dénoncé l’écrivain français Gabriel Matzneff, qui se vantait dans ses romans de ses relations pédophiles sans que le milieu littéraire français s’en offusque. 

Bernard Pivot avait aussi reçu en 2008 à Paris l’insigne d’Officier de l’Ordre du Canada.