Refus d’ajout d’une ambulance à Sherbrooke : Christian Dubé vivement critiqué par Christine Labrie 

AMBULANCES. La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, s’est adressée vivement au ministre de la Santé, Christian Dubé, sur le refus du gouvernement de fournir une ambulance additionnelle au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, lors de la période de questions à l’Assemblée nationale, jeudi.

Rappelons que cela fait suite à la découverture complète d’ambulances à Sherbrooke pendant trois heures le 15 octobre.

La députée solidaire a remis en doute l’efficacité de la solution avancée par le ministère de la Santé et des Services sociaux qui est «  d’assurer une coordination serrée afin de libérer plus rapidement les ambulances retenues à l’urgence « .

« Écoutez, madame la présidente, pensez-vous que le CIUSSS ne faisait déjà pas ça, d’essayer de libérer les ambulances plus rapidement? Évidemment qu’il le faisait déjà, mais c’est un peu comme se libérer des agences privées, ça ne se fait pas du jour au lendemain. En attendant, est-ce que le ministre peut fournir une ambulance de plus sur notre territoire pour que plus personne ne se retrouve à attendre comme ça? « , a-t-elle affirmée, en faisant référence à un appel urgent qui a pris 58 minutes avant d’être traité. 

Pour M. Dubé, la situation vécue à Sherbrooke n’est pas aussi grave que les dénonciations le laissent paraître, alors que selon lui, les temps de réponse sont plus rapides en sol sherbrookois que dans d’autres villes du Québec.

« Il faut rétablir certains faits et je veux rassurer la population. Contrairement à ce qui s’est dit, la population de l’Estrie est très bien servie en service ambulancier. Non seulement la couverture est suffisante, mais pour les cas que l’on appelle P0 et P1, la moyenne de traitement est de neuf minutes, alors que la moyenne nationale est de 12 minutes « , a-t-il mentionné en assurant que les Sherbrookois sont en sécurité, une opinion que ne partage pas Mme Labrie.

 » On patch avec des ambulances de plus loin. Écoutez, si mon père fait un AVC, je ne veux pas que l’ambulance vienne d’East-Angus ou de Windsor. Je pense que ça ne rassure pas les citoyens de savoir que c’est ce qui se passe actuellement. 20 ou 30 kilomètres de plus avant d’arriver, c’est beaucoup, c’est énorme. Pour ces gens, cette moyenne, ça ne leur convient pas « , a rétorqué Mme Labrie en demandant une ambulance, à nouveau, en attendant que la libération des ambulances se fasse plus rapidement.

Selon le ministre de la Santé, les Sherbrookois ne doivent pas être craintifs. « Il faut que les gens comprennent qu’ils sont en sécurité. Il peut y avoir à un moment donné, comme c’est arrivé dans le passé, un cas plus problématique, mais il faut être en mesure de voir qu’on a posé beaucoup de gestes. »

Pour Christine Labrie, les exceptions peuvent être « extrêmement graves ». « Ça peut coûter la vie à des citoyens, ça fait depuis 2012 que le nombre d’ambulances n’a pas été révisé, alors que nous sommes plus nombreux et que la population est vieillissante. Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, qui a la responsabilité des citoyens, demande une ambulance, alors pourquoi le ministre ne lui fait pas confiance ? », a-t-elle conclu.